Je poursuis la tradition, voici donc la liste de mes mandats de rédaction pour 2021. Je vous partage aussi mes apprentissages de la dernière année, mon coup de cœur ainsi que mon coup de gueule. J’espère que cette petite incursion dans mon univers vous aidera à comprendre le quotidien d’un concepteur-rédacteur.

Liste des mandats de conception-rédaction 2021

Types de projets de rédaction Quantité
Création d’un ton de marque 3
Slogan publicitaire 6
Campagnes de marketing RH (slogan de marque employeur, description de poste, publicité de recrutement, guide d’employé) 8
Scénarisation de vidéo corporative ou publicitaire 24
Rédaction de billet de blogue (article, profil d’entrepreneur, études de cas) 30
Création d’un nom de marque ou de produit 7
Rédaction de posts LinkedIn 32
Rédaction d’infolettres et courriels 25
Slogan de marque 3
Optimisation de profil LinkedIn 2
Conception-rédaction de publicités radiophoniques 18
Rédaction de pages web 141
Animation de formation en rédaction web et image de marque 7
Rédaction de dépliant, feuille de vente et publicité imprimée 10
Coaching d’entrepreneurs en communication numérique 8
Rédaction de posts Facebook 16

Mes trois apprentissages de 2021 :

  1. Les clients A, ceux avec qui j’ai un fit de valeurs et qui reconnaissent ma valeur sont de plus en plus nombreux. J’adore cette relation où le terme collaboration prend tout son sens.
  2. Je n’ai pas investi dans Google Ads depuis 2 ans et je n’en ressens pas le besoin. Pourquoi? Mon référencement organique est excellent, entre autres grâce à mon blogue. Et ma présence LinkedIn me permet d’attirer des clients et de me faire connaitre à un large réseau. De plus, les références de mes clients actuels se multiplient. Ce qui amène des prospects réchauffés qui ont les mêmes valeurs que mes clients actuels. On ne le dirait jamais assez, la meilleure publicité est un client heureux.
  3. J’ai du fun à dire non. Et je ne l’ai jamais dit aussi souvent qu’en 2021. Parce que je ne croyais pas au produit, parce que le prospect n’écoutait pas, parce que le budget n’y était pas, parce que j’étais débordé, parce que je ne le sentais pas…Et je n’ai aucun remords. Parce que j’avais dit OUI à quelque chose de mieux, un projet qui me permettait d’être dans le flow.

Mon coup de cœur :

Le livre Vivre, la psychologie du bonheur (Flow) de Mihaly Csikszentmihalyia. L’auteur y évoque le concept du flow ou d’expérience optimale en français. En résumé, pour vivre cette expérience, il faut rassembler les éléments suivants :

  • Être très concentré et focalisé sur le moment présent.
  • Perdre la conscience de soi, de ses problèmes et de ses préoccupations.
  • Vivre une fusion corps-esprit ou action-conscience.
  • Avoir un sentiment de distorsion du temps – ça passe vite ou lentement.
  • Avoir l’impression de contrôler la situation.
  • Ressentir un sentiment de gratification, d’enrichissement ou le plaisir de faire est même plus intense que le plaisir éventuel de réussir ou de terminer.

En gros, le livre permet d’identifier ces moments miraculeux et d’essayer de les multiplier afin d’être plus heureux, tant au travail qu’en famille ou dans les loisirs. Par exemple, au niveau professionnel, j’ai compris que je n’étais pas dans le flow lorsque j’avais un site web trop facile à rédiger qui n’exigeait pas de ma part d’être créatif et stratégique. Quand le défi est trop faible, je m’ennuie. Au contraire, je peux facilement passer 3 heures à travailler sur un nom d’entreprise sans voir le temps passer ni avoir l’impression de travailler.

Mon coup de gueule :

Tous les consultants, agences web qui ont déjà exploité un client dans un projet web trop long, trop cher, non stratégique en cultivant volontairement le flou autour de leur travail. Lorsque des clients arrivent craintifs, c’est qu’ils ont déjà été échaudés. Souvent parce qu’on n’a pas pris le temps d’écouter, d’expliquer et d’agir en toute transparence.

En voyant une publicité Facebook pour une ceinture qui tient votre bière à votre place, j’ai eu cette réflexion. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui on peut imaginer et imprimer n’importe quel produit en 3D de son sous-sol et le vendre en ligne qu’il faut acheter n’importe quoi.

Je suis conscient qu’avec ma job de rédacteur publicitaire, je suis un rouage de l’industrie du marketing et que je contribue à la société de consommation. Je l’accepte. C’est ce qui paie une partie de mon hypothèque. Et être payé pour avoir des idées, j’aime ça.

Photo by Jp Valery on Unsplash

Mais jamais au grand jamais je n’accepterai de cautionner la surconsommation. En rédigeant du contenu qui fait la promotion d’un produit inutile dont le besoin est créé artificiellement. On n’a qu’à visiter un peu les marchés aux puces, ventes de garage et bazars pour se rendre compte à quel point les Québécois ont des sous-sols et garages remplis de choses dont ils ne se servent pas. Des cossins, des patentes, des bebelles, des guedis, des gogosses achetés sous le coup de l’émotion.

En tant que consommateurs, c’est notre devoir de résister aux modes qui passent aussi rapidement qu’un orage en été. Faites l’inventaire autour de vous. Dans votre garde-robe, combien de vêtements avez-vous achetés sur un coup de tête? Combien d’objets sans âme avez-vous compulsivement commandés sur Amazon? Combien de gadgets à un prix irrésistible avez-vous achetés sur Wish?

J’ai aussi un problème avec l’argument : « Oui, mais c’était à 60 % de rabais ». C’est de la bullshit. Un produit à 99 % de rabais dont vous n’avez pas besoin est un achat de trop. Malheureusement, une industrie énorme s’est bâtie sur ce principe. Mais cette logique ne tient pas. Pour économiser, il ne faut pas acheter. Point à la ligne. À tout le moins, ne pas suracheter.

Tout ça pour dire que c’est contre mes valeurs de créer des textes, des slogans ou des concepts publicitaires pour des produits auxquels je ne crois pas. Lorsque j’accepte un mandat, j’adhère à la mission ou à la raison d’être du produit ou du service. Si je considère que ça peut nuire à la santé, que c’est dangereux ou inutile, je refuse le mandat. C’est une question de respect. Envers moi, envers le consommateur et envers le client.

Si je ne crois au produit, comment pourrais-je en parler de façon convaincante?

La prochaine fois que vous aurez envie d’acheter quelque chose, demandez-vous si ça vous sera encore utile dans deux ans. Regretterez-vous d’avoir mis ça sur votre carte de crédit?

Une chose est sûre, si c’est inutile, ce ne sera pas moi qui vous l’aurai vendue.

Exercice de fin d’année oblige, j’ai fait l’inventaire de tous les mandats réalisés en 2020. Premier constat : c’est varié et c’est le fun. Alors, pour ceux qui se demandent ce que fait un rédacteur publicitaire et web au jour le jour, voici la liste de mes contrats de la dernière année.

Types de projets de rédactionQuantité
Création d’un ton de marque3
Slogan publicitaire6
Projets de marketing RH (slogan de marque employeur, description de poste, publicité de recrutement, guide d’employé)22
Scénarisation de vidéo corporative et publicitaire17
Rédaction de billet de blogue19
Création d’un nom d’entreprise8
Optimisation de publication LinkedIn20
Rédaction d’infolettre7
Slogan de marque6
Conception-rédaction de carte des fêtes6
Optimisation de profil LinkedIn2
Conception-rédaction de publicités radiophoniques6
Création d’un nom de produit6
Rédaction de site web11
Animation de formation en rédaction web13
Rédaction de dépliant, feuille de vente et publicité imprimée10
Total des projets de rédaction155

Ce que 2020 m’a appris

Photo by Ron on Unsplash

C’est le fun de ne pas diner seul à la maison. J’ai partagé tous mes lunchs avec ma femme depuis mars. Et j’adore notre routine d’aller marcher avec notre chien sur l’heure du midi.

Le marketing RH est plus présent que jamais. Les défis sont grands pour attirer et garder ses employés. Que ce soit avec une vidéo de recrutement, une campagne publicitaire,  une page carrière ou des offres d’emploi créatives, la marque employeur se déploie avec différents contenus.

– Donner un cours 100 % en ligne, c’est un défi. C’était une première pour moi. Le cours Rédiger efficacement pour le web, que je donne depuis  plus d’un an au Cégep de Limoilou a été présenté pour la première fois entièrement en ligne. Je compatis avec tous les enseignements qui doivent garder l’attention de leurs étudiants et se réinventer pour rendre leur contenu intéressant. Ça demande beaucoup d’énergie, mais en même temps c’est très valorisant.

Les mandats de branding se multiplient et j’adore ça. Cette année, j’ai créé des noms pour différents domaines. Une application web destinée aux programmeurs, une plateforme de réservation de condos, deux entreprises de coaching, un programme de formation en ergonomie, une clinique d’orthodontie et j’en passe. Chaque fois, c’est un plaisir renouvelé d’avoir la confiance d’un entrepreneur pour baptiser son bébé.

La solidarité entre entrepreneurs est très inspirante. D’ailleurs, j’aimerais souligner l’initiative de deux de mes clients : La Clinique RH et Contenus faits maison.

Dire non fait du bien. Refuser un mandat parce que le client ne partage pas mes valeurs, parce que le délai est irraisonnable ou le budget inadéquat me permet d’être plus en équilibre. Oui, j’ai dit non. Mais en faisant ça, je dis oui à ma santé physique et mentale. Et je continuerai de le faire.

Mon coup de cœur :

– L’équipe de Dalair le matin de la station de radio 91,9 Québec qui a continué à me faire sourire et rire chaque matin, avec une attitude positive. Leur authenticité, leur vulnérabilité, leur folie m’a permis de bien commencer mes journées.

Mon coup de gueule :

– Tous ceux qui ont oublié le sens de vivre en société qui est résumé dans la célèbre phrase de John Stuart Mill : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».

J’utilise LinkedIn comme un outil de développement depuis plusieurs années. Et ça fonctionne. Je pense que pour un travailleur autonome comme moi c’est encore plus efficace que Google Ads car les prospects sont des références. Ils ont confiance car je fais partie du réseau de leur réseau. Bien sûr avoir une bonne présence dans LinkedIn exige un peu de temps, mais c’est un investissement très rentable. Et gratuit! Voici donc quelques trucs que j’ai appris au fil des années.

  1. Servez-vous du bandeau d’arrière-plan comme si c’était un panneau-réclame sur le bord de l’autoroute. Intégrez votre logo ou un design qui correspond à votre image de marque. Côté texte, soyez concis. Mettez-y votre slogan de marque ou les services que vous offrez. Et de grâce, utilisez une photo professionnelle pour votre profil.
Mon bandeau LinkedIn met en valeur mon offre. On y retrouve mon slogan et mes services.
  • 2. Soyez clair dans votre section Infos sur ce que vous offrez, sur le problème que vous réglez ou la solution que vous apportez. Essayez de répondre dans les premières lignes à la question suivante : quel est l’avantage de travailler avec vous? N’oubliez pas d’y placer les mots-clés importants liés à votre travail.
  • 3. Indiquez clairement comment on peut vous rejoindre en inscrivant votre numéro de téléphone et votre courriel à la fin de la section Infos.
  • 4. Parlez de vous, de vos défauts, de vos faiblesses, de vos enjeux, de vos défis. J’ai remarqué que lorsque je partageais des statuts plus personnels et que je me montrais vulnérable et authentique, j’avais plus de vues. Les gens aiment voir l’humain derrière la machine à idées.
Parler de façon authentique permet d’obtenir une grande visibilité sur la plateforme. Ce statut cumule plus de 5000 vues grâce à une réflexion sur une épreuve que j’ai vécue.
  • 5. Priorisez le contenu natif. C’est-à-dire du contenu réalisé directement dans LinkedIn comme un vidéo ou un texte. L’algorithme de Linkedin privilégie toujours le contenu qui nous fait passer plus de temps sur la plateforme.
  • 6. Faites des commentaires sur les statuts des gens que vous aimez dans votre réseau. Recommandez-les avec un petit texte ou recommandez leurs compétences.  Ils vous remercieront peut-être en retour.
  • 7. Dans le même ordre d’idées, sollicitez des recommandations de vos meilleurs clients. Un profil avec au moins trois textes de clients satisfaits est toujours plus crédible car la preuve sociale de compétence a une grande influence sur notre opinion.

N’oubliez pas que LinkedIn est une plateforme ouverte. C’est-à-dire que le contenu de votre profil aide votre référencement. D’ailleurs, dans les premières années de mon site web, mon profil LinkedIn était mieux référencé que mon site.

Vous aimez mes conseils mais vous avez besoin d’un coup de main? Imaginez ce qu’un rédacteur publicitaire pourrait faire pour optimiser votre profil!

1. Refuser les chercheurs de prix

Lorsque je reçois une demande par le formulaire de mon site web pour un prix, j’exige un appel téléphonique car c’est très difficile de bien cerner les besoins par courriel. Surtout qu’un besoin en cache souvent un autre. Si la personne ne me répond pas et ne veut pas prendre 5 minutes pour discuter, c’est qu’elle n’est pas sérieuse, je n’aurai pas perdu mon temps. Je ne suis pas un gars de one night. Je préfère de loin les relations à long terme.

2. Ne pas prendre la critique de façon personnelle

En tant qu’entrepreneur ou travailleur autonome, il est parfois difficile de séparer le travailleur de l’être humain. Comme dit un collègue de mon club affaires, notre vie est comme un blender, tout est mélangé. Ce n’est pas parce que mon client n’aime pas mon slogan que je ne suis pas bon. C’est mon travail qui est critiqué. Je n’ai qu’à me relever les manches et proposer autre chose sans me sentir attaqué.

3. Avoir les oreilles grandes ouvertes

Un conseil, une critique constructive, un indice sur un besoin futur, on peut apprendre tellement de choses en écoutant pour comprendre. Pas écouter pour répondre mais être 100 % attentif. Souvent la réponse à la problématique de mon client est là, dans ses paroles. Écouter c’est faire preuve d’empathie.

Aimer son travail c’est en bonne partie aimer ses clients.
Photo par Renee Fisher sur Unsplash

4. Choisir ses clients en fonction de ses valeurs

Mais il faut d’abord connaitre ses valeurs, savoir de quelle façon on veut travailler, savoir ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas. Et aussi savoir ce qu’on vaut. Moi je cherche des collaborations à long terme basées sur le respect, l’honnêteté, la créativité et l’efficacité. Il n’y a rien de plus satisfaisant que le coup de foudre professionnel. Avoir le sentiment de vraiment faire partie de l’équipe, de vraiment aider mon client.

5. Respecter ses limites

Si je ne suis pas la meilleure personne pour faire le travail, je propose une autre ressource. Je ne vais pas grafigner notre relation pour un mandat dont je n’ai pas les compétences. Par exemple, je ne fais pas d’animation de médias sociaux, de stratégie marketing web ou de recherche de mots-clés, je connais des collaborateurs qui excellent dans ce que je n’aime pas faire.

6. Pratiquer la gratitude

Je termine chaque courriel par un merci. Parce que je sais que sans mes clients, je ne serais pas payé pour avoir des idées. Je suis heureux de pouvoir compter sur leur confiance. Et je veux qu’ils le ressentent. Je ne les tiens pas pour acquis. Un merci, c’est simple, gratuit et ça fait tellement de bien. Autant à dire qu’à recevoir.

7. Toujours être honnête

La transparence est toujours appréciée, même lorsque c’est de mauvaises nouvelles. C’est important de donner l’heure juste, de facturer les vraies heures travaillées, de livrer dans les temps. La confiance, ça se construit pendant des années, mandat après mandat. Mais elle est fragile. C’est toujours plus long et plus coûteux de trouver un nouveau client que de servir honnêtement celui que l’on a déjà.

8. Communiquer constamment

J’ai appris avec les années à ne jamais rien supposer. Le client ne me rappelle pas, parce qu’il n’a pas aimé ma dernière proposition, donc je ne travaillerai plus jamais avec lui. Non, finalement, il a eu un petit problème de santé et il est très satisfait. Dans le doute, il vaut mieux vérifier l’information et faire un petit suivi. La communication franche demande aussi de prendre le téléphone et de se parler. Un courriel peut avoir l’air distant et froid même si ce n’est pas l’intention de départ. La voix, elle, ne ment pas.

Dernièrement, dans mon club affaires, un de mes collègues a évoqué qu’il se sentait imposteur face à une proposition. Il avait l’impression que d’autres personnes étaient mieux placées pour faire le travail. Puis autour de la table, d’autres ont raconté qu’ils se sentaient imposteurs à l’occasion.

Ceci est tout à fait normal car selon les inventeurs du concept, les psychologues Pauline Rose et Suzanne A. Imes, 60 à 70 % des personnes douteraient à un moment ou à un autre de leur carrière, de la réalité ou de la légitimité de leur succès. OK, je suis normal, mais il me semble que ça m’arrive bien plus souvent que ça. J’imagine qu’en tant que travailleur autonome ou entrepreneur c’est normal de douter.

C’est l’automne et comme moi, vous aurez probablement plein d’opportunités, d’occasions de dire oui ou non. Pour ma part, un gros défi m’attend en novembre. Je dois monter et dispenser 5 cours de 3 h en rédaction web pour la formation continue du Cégep Limoilou. Plus de 20 ans après y avoir étudié, j’y retourne pour enseigner. Mais lorsque l’on m’a proposé le poste, le doute m’a pris. Qui suis-je moi pour dire aux autres comme écrire pour le web? Suis-je assez bon? Est-ce que je maitrise vraiment le sujet? Suis-je la bonne personne?

Toutes ces questions, je me les étais déjà posées. La première fois que j’ai créé un nom d’entreprise. La première fois que j’ai rédigé un billet de blogue. La première fois que j’ai créé la personnalité d’une marque. Vous avez compris le pattern. C’est comme si chaque fois que l’on me considère assez talentueux pour faire quelque chose de nouveau, les gens voient en moi ce que je ne vois pas encore. Comme si après avoir acquis assez d’expérience, je doute quand vient le temps de sortir de  ma zone de confort et d’aller me frotter à la critique. J’ai peur d’être jugé, d’être démasqué.

Mais malgré ça, je me pousse à le faire. À sortir de ma zone. Puis la confiance grandit encore jusqu’à la prochaine sortie de zone.

Par exemple, la première fois que j’ai donné mon cours Créativité et contenu numérique au CFP Maurice-Barbeau, j’avais 94 slides pour un cours de 3 h. Je plains les étudiants dans la salle. Mais en lisant sur le syndrome de l’imposteur je me suis rendu compte que c’était un mécanisme de défense appelé l’overdoing. Il s’agit essentiellement d’investir une très grande quantité d’énergie par rapport à une tâche à accomplir de façon à attribuer le succès à cet effort au lieu des compétences réelles.

Pour en revenir à ma première expérience de formateur, j’avais l’impression d’être sous-qualifié (même après 8 ans à rédiger des sites web). Mais aucun étudiant ne pensait comme ça, au contraire. Aujourd’hui, au lieu de nier la propriété de mes accomplissements personnels (la définition du syndrome de l’imposteur), je me réjouis de pouvoir apprendre des choses à mes étudiants même lorsque je ne me sens pas à 100 % en contrôle de mes moyens.

Bref, j’ai l’impression que je devrai encore me battre avec moi-même pour me libérer du syndrome de l’imposteur. Je me réjouis en me disant que je ne suis pas seul à avoir peur d’être démasqué. Mais démasqué de quoi au juste?

Le moment est venu de prendre du recul sur l’année qui s’achève. J’ai donc décidé d’éplucher les ventes pour savoir sur quoi j’avais travaillé. Voici à quoi ressemblent 365 jours dans la vie d’un concepteur-rédacteur.

 

cartedesfêtes2018

J’envoie une carte papier à chaque client avec                          un mot personnalisé.

Répartition des projets en 2018  

Type de projet Quantité
Infolettre 35
Publicité radio 29
Site web 19
Billet de blogue 16
Contenu pour Facebook 14
Scénarisation de vidéo web 12
Slogan de positionnement 11
Nom d’entreprise 10
Marketing RH 10
Publicité imprimée 8
Dépliant-feuille de vente 7

 

Un accomplissement de marque

J’adore le branding! J’aurais aimé créer des logos et décliner l’image de marque dans tous les outils de communication. Je n’ai pas ce talent. Par contre, au fil des années, j’ai développé un grand intérêt pour la création des noms de marque. J’ai créé un processus, une façon de travailler infaillible. Cette année, j’ai eu la chance de créer 10 marques.  C’est presque une par mois. Un record! J’en suis très fier. Et j’ai bien l’intention de battre cette marque l’an prochain.

Retour en force de l’infolettre

Comme j’aime le répéter aux étudiants du CFP Maurice Barbeau en communication numérique, rien ne vaut plus cher que l’adresse de courriel d’un client. Entrer dans la boite de courriel, c’est la permission ultime. Je pense entre autres à un de mes clients,  l’IAPQ, qui s’est servi de ce canal privilégié pour promouvoir son congrès. Toutes les deux semaines, nous proposions du nouveau contenu pertinent et divertissant. La stratégie d’infolettres consistait à offrir un mélange d’informations touristiques et ludiques sur la ville de Québec et d’informations sur les conférenciers et les événements du congrès.

Marketing RH : une réponse à la pénurie de main-d’œuvre

De plus en plus d’entreprises m’engagent pour optimiser leur offre d’emploi. Quand je parle d’optimisation, ce n’est pas seulement une question de référencement. Il faut rendre l’offre attrayante, dynamique et conceptuelle. Trouver une façon originale de faire ressortir l’emploi parmi la tonne d’emplois disponibles. Ça peut aussi passer par la création d’un microsite web ou d’une capsule vidéo pour promouvoir la marque employeur.

Blogue : le contenu est toujours roi

En 2019, faire une refonte de site web sans y intégrer un blogue est une énorme erreur. À moins de revenir souvent sur votre site pour faire des changements dans vos textes, le blogue est souvent le seul moyen d’avoir du nouveau contenu dynamique. Bien sûr, ça peut vous aider à être mieux référencé. Mais pour moi, il s’agit avant tout d’un outil de branding. Un blogue, c’est un moyen de démontrer votre expertise, votre couleur et vos valeurs.

J’ai eu une très bonne année. Voici d’autres constats en bref. J’aime toujours autant la radio, parce qu’à la radio l’écran est plus large. Ma carte de Noël  papier fait toujours autant d’effet. Scénariser des vidéos web, ça me rapproche de ma grande passion pour le cinéma. Et finalement, je veux continuer de créer des partenariats à long terme avec mes clients. Viens-t’en 2019! Je suis prêt!

Ça fait plus de 12 ans que je gagne ma vie avec mes mots et mes idées. À mes débuts, j’acceptais n’importe quoi. Payant ou non. Intéressant ou pas. Bon produit ou cochonnerie, j’acceptais de promouvoir absolument tout. Ça m’a causé plusieurs frustrations. J’ai appris beaucoup : comment négocier, comment me faire payer, comment aimer plus ce que je fais. Et ça, ça passe par avoir de bons clients qui me ressemblent avec qui j’aime travailler.

J'ai un bon sens de l'humour alors je cherche des clients qui aiment rire.

J’ai un bon sens de l’humour alors je cherche des clients qui aiment rire. Photo by Andre Mouton on Unsplash

Voici 5 façons d’avoir des clients en or :

Partager ses valeurs et les respecter. C’est prouvé, à compétence égale, les gens préfèrent travailler avec ceux qui partagent leurs valeurs. Mais encore faut-il les connaitre. N’hésitez pas à les partager. Ça doit transparaitre dans les contenus de votre site, et pas juste dans l’À propos. Mais ça ne doit pas seulement être des mots, ça doit aussi se sentir dans votre approche. Walk the talk comme disent les Américains.

Apprendre à dire non. J’ai refusé 5 mandats la dernière semaine avant mes vacances. Pas qu’ils n’étaient pas intéressants, mais je devais donner priorité aux mandats en cours et les terminer de bonne façon. Commencer ses vacances complètement épuisé, ce n’est pas très intelligent. Been there, done that! En disant non, je respecte mes limites. Mais je respecte aussi mes clients en refusant d’offrir un produit numéro deux. Je sais très bien que ça coûte toujours plus cher de dénicher un nouveau client que de bien servir un client actuel. Et parfois bien le servir signifie lui dire non.

Se fier à son intuition. La petite voix qui vous fait dire que vous (ne) sentez (pas) un projet, c’est votre intuition. C’est le cœur qui parle. Ce n’est pas toujours évident de l’entendre dans le bruit ambiant de notre tête. La pratique quotidienne du yoga et la méditation aident à se rapprocher de son ressenti. Pour moi, ça amène de nouvelles idées. Et ça m’aide à prendre de meilleures décisions. Parfois, une simple marche dans le bois me permet de me connecter à mon intuition. L’écriture automatique le matin, au réveil est très efficace aussi. Souvent, elle me permet de me rappeler de mes rêves. Et dans mes rêves, il y a souvent des synchronicités, des indices qui me guident vers la bonne décision.

Être authentique. Le premier soir de mes vacances, j’ai rencontré au cinéma un nouveau client avec qui je venais de collaborer sur un gros mandat pendant deux semaines. Il n’a pas rencontré un autre Patrick Goulet. J’étais le même. Parce que je n’aime pas la bullshit. Être vrai, c’est aussi ne pas avoir peur de parler de ses passions, de ses passe-temps et de ses goûts avec ses clients. Créer une relation, c’est ça!

Écouter vraiment. Dans son classique Comment se faire des amis et influencer les autres, Dale Carnegie, est assez clair là-dessus. Pour développer de vraies relations, il faut poser des questions, laisser parler son interlocuteur et s’intéresser vraiment à ce qu’il dit. C’est comme ça que l’on découvre des intérêts communs et la personnalité des gens. Une connexion plus profonde au niveau des valeurs est alors possible. Et je vous garantis que ça enrichit la relation dans tous les sens du terme.

Je me suis rendu compte à travers les années que mes meilleurs clients me considèrent comme un partenaire. Nous avons une relation d’affaires, de confiance, mais ça va plus loin que ça car je connais une partie de leur vie et je partage leurs enjeux au quotidien. Ça, c’est précieux. Je me sens privilégié d’avoir plusieurs clients en or. Et vous, quels sont vos trucs pour avoir des clients qui vous ressemblent?

Lors de mes vacances estivales, j’ai ajouté plus de 2000 kilomètres au compteur de ma voiture. Ça en fait des villes et des villages à traverser pour se rendre à Carleton-sur-Mer. J’adore faire de la route. Pour moi, ça fait partie du voyage. Je suis toujours curieux de découvrir de nouveaux paysages. Plusieurs éléments du décor attirent mon attention, les vieilles granges, les petits villages rustiques, les ballots de foin dans les champs et bien sûr les slogans des villes, villages et MRC. À force d’en lire, j’ai fini par trouver une constante. J’ai statué qu’il y avait trois types de slogans de villes : le descriptif, l’attitude et le généraliste.

Promenade sur la plage à Carleton-sur-Mer

Promenade sur la plage à Carleton-sur-Mer

Le slogan descriptif

Montmagny : Capitale de l’oie blanche

Ce n’est peut-être pas original mais ce slogan a le mérite d’être vrai. Il colle à la peau de cette ville qui est reconnue partout au Québec pour sa population d’oies blanches.

Sainte-Flavie : Porte d’entrée de la Gaspésie

Par ce slogan, la ville se positionne comme un endroit incontournable où arrêter sur la route de la Gaspésie. Sainte-Flavie mise sur son emplacement géographique pour se distinguer. C’est simple et honnête.

Causapscal : Capitale de la pêche au saumon

À voir le nombre de pêcheurs campés sur le bord de la rivière Matapédia, je n’ai pas de difficulté à croire que cette ville se distingue par sa quantité de saumons. Ce slogan ne fait pas de détours et cible directement les pêcheurs.

Le slogan attitude

Amqui : Là où l’on s’amuse

Je comprends que l’on peut s’amuser à Amqui, comme partout ailleurs. Le problème, c’est qu’on ne me dit pas ce qui est amusant. Est-ce que ce sont les gens qui sont amusants, les activités sportives, la nature? En ce sens, une pancarte vue dans la Vallée de la Matépédia est plus claire : un paradis terrestre pour les amateurs de quad.

Chandler: Une mer de possibilités

C’est vrai qu’avec ses trois longues plages, la mer est très présente à Chandler. Mais après avoir participé au spectacle Nova Lumina présenté à Chadler, j’aurais tendance à changer le slogan pour une mer d’étoiles. Un peu de poésie n’a jamais fait de mal à personne…

Nouvelle : Fiers de nos origines

Saviez-vous que c’est au Parc national de Miguasha situé à Nouvelle qu’ont été retrouvés les plus vieux ossements de poisson au monde? Avec une histoire riche de 380 millions d’années, je comprends que les habitants soient fiers de leurs origines. C’est un slogan assez généraliste mais il est collé à l’histoire de la ville.

New Carlisle : Living in harmony

Eh oui, le slogan de la ville est anglais. Même sur le site web français. Pas surprenant car lorsque j’ai traversé la ville, je me suis surpris à voir plusieurs affiches de commerces uniquement en anglais. Si la police de la langue française passe dans le coin, je ne suis pas convaincu que l’harmonie va continuer de régner…

Le slogan généraliste

New Richmond : Une ville à vivre

Ceci est un bel exemple de slogan qui ne veut rien dire. Il semble avoir été décidé par un conseil d’administration. Malheureusement, il peut s’appliquer à n’importe quel produit ou service. Il n’est pas unique et ne mise sur aucun attribut de la ville. Un slogan qui ne vit pas longtemps dans notre mémoire…

La Pocatière : C’est ici que ça commence

La question que je me suis posée en lisant ça sur le bord de la 20 a été : « Mais qu’est-ce qui commence ici? » Et comme je n’avais pas de réponses, j’ai dû me rendre à l’évidence que ce n’était pas clair. C’est tellement flou. Tout peut commencer n’importe où. C’est dur de se différencier en misant sur ce point. Surtout lorsque l’on sait que La Pocatière est reconnue comme un des plus beaux endroits pour admirer les couchers de soleil. Peut-être que c’est ça finalement, les plus beaux couchers de soleil commencent ici.

Un merci spécial à ma blonde qui prenait des notes sur la route pour me permettre d’écrire ce billet à mon retour de vacances. La prochaine fois que vous parcourrez le Québec, je vous invite à porter attention aux slogans des villes et villages. Il y a des perles.

10

  1. C’est toujours plus dur de vendre à un nouveau client que de revendre à un client actuel.  Et surtout, ça coûte plus cher. La récurrence est la clé. C’est pour ça qu’il faut développer une relation qui va au-delà du besoin professionnel. Il faut vraiment s’intéresser à nos clients et avoir du plaisir à collaborer à leurs succès.
  2. Le réseautage exige du temps. Il faut entretenir le lien et être sympathique avec tout le monde, surtout dans un petit marché comme Québec. Il est prouvé que 80 % des ventes se réalisent entre le 5e et le 12e contact. On ne sait jamais à quel moment une connaissance d’affaires va se transformer en client.
  3. Le télétravail, ça fonctionne. La moitié de mes clients sont à Montréal. J’en ai aussi à Drummondville, à Sherbrooke et aussi loin qu’en Abitibi et en Gaspésie. Techniquement, c’est souvent impossible de faire une rencontre en personne. Skype et le téléphone sont mes meilleurs alliés. J’ai même une cliente au nord de Montréal avec qui je collabore depuis 8 ans. Notre relation est uniquement basée sur la voix et les courriels. Nous ne nous sommes jamais rencontrés et nous en sommes venus à blaguer en disant qu’une rencontre pourrait tout gâcher 🙂
  4. Les projets se suivent et ne se ressemblent pas. Chaque jour apporte son lot de surprises et de défis créatifs. Être à son compte, c’est refuser de s’ennuyer et accepter de recommencer à zéro chaque jour. Avec une nouvelle page blanche. Ça prend une bonne tolérance à l’inconnu et au risque, ça peut être très angoissant par moment, mais c’est l’envers de la médaille de la liberté. Amoureux de la routine, oubliez ça.
  5. Tu ne deviens pas bon dans quelque chose en ne le faisant pas. Souvent on me demande si j’ai déjà fait ça avant. Je peux souvent répondre oui. Sinon, j’explique que je suis d’abord un rédacteur qui adapte son style. Écrire un discours fait appel à mes compétences transversales de rédacteur radio, alors j’accepte le défi. Tout le monde veut travailler avec quelqu’un qui a déjà de l’expérience. Mais cette expérience, il faut l’acquérir quelque part. Alors, on sort de sa zone de confort, on oublie le syndrome de l’imposteur et on fonce. Au pire, on se plantera et on n’acceptera plus jamais ce genre de mandat. Au mieux, on vient d’ajouter une corde à son arc.
  6. Le personal branding est primordial. Il faut savoir se vendre autant en personne que sur les médias sociaux. Mais notre image doit demeurer authentique. What you see is what you get. Il n’y a pas 2 Patrick Goulet. Je suis le même sur le web qu’en personne. Ce que vous écrivez sur votre site web, sur votre page Facebook, votre compte LinkedIn doit correspondre à votre personnalité et à vos valeurs. Ce que vous promettez, vous devez le livrer. Il ne faut pas qu’il y ait de dissonance entre ce que vous projetez et ce que vous êtes vraiment. Vous avez une couleur et c’est pour ça que vos clients vous aiment.
  7. Tes parents, tes amis et ta blonde ne comprennent pas vraiment ce que tu fais. Ça te prend des gens qui vivent la même chose pour évacuer. Un club affaires ou un groupe de réseautage que tu vois chaque mois t’apportera beaucoup plus que des mandats. C’est une véritable thérapie pour entrepreneurs, un soutien psychologique dont tu deviendras rapidement accro. Certains deviendront des clients, d’autres des amis. N’oublie jamais une chose, les défis, les hauts et les bas que tu vis, les questionnements que tu as, les autres autour de la table les vivent aussi. Et ils peuvent t’aider. N’hésite pas à leur demander conseil.
  8. Tu te remettras en question de temps en temps. Est-ce que je veux rester à mon compte ? Est-ce que ce projet me parle vraiment ? Tu douteras  de ton talent lorsque tu auras une semaine avec 3 clients pas contents. Tu te demanderas si tu veux continuer d’offrir tel service ? Tu auras envie de tout lâcher et de partir faire le tour du monde. Tout ça, c’est normal. Le problème c’est que le travailleur autonome vit ça plus intensément. Car sa job, c’est lui. Il investit sa personnalité dans son travail et peut se sentir personnellement attaqué.
  9. Ton discours d’ascenseur sera toujours prêt. Parce que tu es toujours en mode développement. Tu profiteras de chaque opportunité pour te faire connaitre et parler de tes services. Tu comprendras que ce sont les autres, ceux qui te connaissent et qui ont confiance en toi, qui sont tes meilleurs ambassadeurs. À un certain moment, un prospect t’appellera pour te dire que Jay Desjardins  lui a donné ton nom, mais tu n’auras aucune idée qui est ce fameux Jay. À ce moment-là, tu sauras que ta réputation est bonne et que ton réseau est grand.
  10. L’environnement de travail est beaucoup plus important que tu le penses. Ce n’est pas vrai qu’un café est le meilleur endroit pour travailler. Les chaises ne sont pas confortables, l’endroit n’est pas ergonomique, la connexion internet est parfois défaillante, le téléphone rentre mal. Chez toi, tu peux souffrir d’isolement. Pour moi, le centre d’affaires ou le coworking est vraiment la solution idéale. Tout en se laissant la liberté de travailler dans un café ou à la maison lorsque le cœur nous en dit.